L'affranchi, 16 Mars 2007
Autant être franc, contrairement à la majorité du public, la discographie prolifique d’Oxmo Puccino ne m’est pas des plus familières mais le concert ambitieux et généreux de ce soir donne encore plus envie de d’y intéresser.
En dehors des morceaux entendus au cinéma (c’est à ma connaissance le seul rappeur à voir ses titres utilisés aussi bien chez Kourtrajmé que chez Doillon) ce sont quelques singles bien sentis et une réputation élogieuse qui ont motivé ma curiosité.
De toute cette vague à avoir émergé à la fin des années 90, il est assurément une des pointures du genre, dont la plume et le flow font l’unanimité et son dernier disque enregistré avec les Jazzbastards présents ce soir lui a permis de toucher un public encore plus large et divers, et ça se voit dans la salle où les jeunes auditeurs de Sky côtoient ceux, moins jeunes, d’Inter, joli crossover.
Le show est bien rythmé, d’une rare musicalité mais contrairement à d’autres rappeurs qui osent le live avec des « vrais » instruments son groupe (clavier, contrebasse, batteur et batterie) est étonnement sobre, aucunement démonstratif façon The Roots et encore moins là pour masquer des textes creux à la Hocus Pocus : ici l’excellence se conjugue autant dans le fond que la forme.
Le contraste entre la stature imposante du bonhomme et sa sensibilité étonne, il n’est pas là pour se la raconter mais pour nous raconter des histoires tour à tour réalistes, drôles, des tranches de vie toutes simples comme des incursions dans la fiction.
Il a l’air visiblement très content de défendre ses nouveaux morceaux (les jazzy « Au bar Lipopette », « Black popaye », « Ou est Billie », l’épatant « Quoiqu’il en soit ») que ses classiques souvent réclamés par les fans : le sombre « J’ai mal au mic », le tendre et soul « Mama lova », le plus funky « Pucc fiction »…puis au rappel « Avoir des potes » avec le seul guitariste.
La dernière partie de la soirée nous réserve de grands moments avec l’intemporel « L’enfant seul » (peut être son morceau le plus connu) puis l’entêtant « Perdre et gagner »(à faire écouter à toutes les ados qui rêvent de télé crochet) et enfin un « Nirvana » qui donne dans l’explosion rock quasi noisy.
Bravo à la salle qui affichait logiquement complet, cette date Marseillaise fut une franche réussite.
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