22 août 2010

13 août 2010

The Rapture, Omar Souleyman, tUne-YarDs, The Death Set

Terrasse du palais des festivals, 12 Août 2010.

"Cannes, deuxième jour du festival".

Une soirée pleine de bonnes surprises, placée sous le signe de la découverte et de l'inattendu.
Ayant déjà vu deux fois The Rapture et ne connaissant pas le reste de l'affiche, ma venue s'est un peu décidée au dernier moment, enthousiasmé par la soirée de la veille.

Les sales gosses de The Death Set ouvrent le bal devant un public clairsemé et sans doute pas préparé à une telle baffe.

Drôle de groupe basé à Brooklyn, qui évoque des Beastie Boys circa Licensed to Ill qui auraient le même dealer que les Sleigh Bells.

Le trio joue un punk abrasif mâtiné de hip hop cradingue, avec un batteur sosie de Lil Jon, un guitariste taciturne et un leader qui vocifère et gesticule dans tous les sens, renverse tout sur son passage au grand dam des techniciens sur le qui-vive, escalade le montant gauche de la scène.

Du gros n'importe quoi bourré de samples crunk et de guitares papier de verre aussi agressives que jouissives.
Ils finissent avec une reprise du "Territorial Pissings" de Nirvana version déchiquetée, comme si l'originale ne l'était déjà pas assez.

Un petit tour du coté dj, ce soir ce sont les filles d'In The Garage qui ambiancent avec de l'electro punk allant de FM Belfast à des oldies style Gang Of Four, classe.

Le deuxième groupe est un duo encore plus étonnant, c'est même un des concerts les plus étranges vus depuis longtemps.
Impossible d'étiquetter la musique de tUne-YarDs, mais passionnant à regarder.
Un bassiste somme toute très discret et surtout une chanteuse hors norme, dont le chant vertigineux peut aussi bien sonner Africain ou Tyrolien.

Photo © NewRelease.fr

Multi instrumentiste, elle est très à l'aise pour démultiplier via des pédales sampler des sonorités tribales et hypnotiques.
Elle martyrise aussi une mini guitare mais c'est surtout avec ses percussions qu'elle construit des échafaudages soniques qui s'avèrent étonnamment mélodiques.

Une écoute de son dernier album en écrivant cette chronique me pousse à conseiller de la voir d'abord en live.
En effet, aucun enregistrement ne peut vraiment retranscrire et rendre justice à sa performance hautement expérimentale.

Sans conteste la révélation de ce deuxième soir.



Quoique la programmation d'Omar Souleyman juste avant la tête d'affiche est sacrément culottée, sa musique de mariage extirpée de Syrie semble à la base bien éloignée des autres groupes du soir.


Chose peu commune, c'est le boss du label Sublime Frequencies spécialisé dans les curiosités world, qui vient présenter le bonhomme et ses musiciens.
Lunettes noires, moustache et Keffieh, le choc est d'abord visuel et la lente incantation des premières minutes laisse le public médusé.

Mais très vite, on comprend la hype qui l'entoure depuis ses premières dates en occident : accompagné d'un guitariste frénétique et d'un clavieriste/beatmaker inventif qui a du écouter beaucoup de house, folklorique ou pas ce Dabke, c'est sacrément dansant.
Il faut le voir pour le croire, l'hystérie s'empare des premiers rangs qui sautent avec frénésie sur ces chansons dépaysantes et diablement efficaces.

Tout le monde n'est pas forcément accroc, ce qui est bien normal, mais l'ambiance est globalement surréaliste et ne retombe jamais.

Pas forcément quelque chose que j'écouterai en boucle ensuite mais une prestation marquante et recommandée.

Du coup avec tous ces ovnis sonores, le concert final de The Rapture aura été en comparaison sans aucune surprise. Mais néanmoins excellent.

Photo © NewRelease.fr

On pouvait s'interroger de la tournure qu'allait prendre la formation après le départ du bassiste et co-chanteur Matt Safer, s'inquiéter un peu de ce que le groupe avait dans le ventre après plusieurs années de silence radio.

Eh bien si le coté un peu DIY de leurs débuts semble avoir disparu, le combo a gagné en efficacité et les morceaux que l'on connaît pourtant par cœur s'en trouvent encore améliorés.

La version de "Killing" de ce soir en est un bon exemple, tout comme l'enchainement tueur "Whoo! Alright, Yeah…Uh Huh" / "House of jealous lovers".


Un petit inédit en attendant l'album prévu en 2011, "Sail away", pas mal, et puis un titre pas encore entendu en live, le très r'n'b "No sex for Ben" apparu sur une B.O. de jeu vidéo il y a une paire d'années.

Si le set était résolument rock, c'est quand même avec leur très new wave "Olio" qu'ils quittent la scène non sans nous avoir fait bruler moult calories une heure durant.

Décidément une chouette soirée.

12 août 2010

The Raveonettes, Poni Hoax, Local Natives, Errors

Terrasse du palais des festivals, 11 Août 2010.

"Cannes, premier jour du festival".

Malgré sa promiscuité et ses affiches souvent à mon goût, je ne m'étais pas rendu à Pantiero depuis 2006 et son enchainement fou fou fou dans le sud Chk Chk Chk + Tv On The Radio puis Modeselektor + Dizzee Rascal.
Les noms de cette année me parlent à priori moins mais ça fait des années que je rêve de voir les Raveonettes, groupe crucial des 00's, aussi sous estimé que rare en France.
Les autres groupes programmés avaient chacun leurs qualités mais les Danois justifiaient à eux seul le déplacement.

La soirée commence à 20 heures pétantes avec les Écossais Errors.
Leur musique est 100% instrumentale et lorgne vers un post-rock à la Trans Am / Battles, agréable mais pas bien transcendant.
L'ennui avec ce type de formation, ce que l'on a rapidement d'entendre le même morceau pendant tout le concert.
Un bon morceau certes, avec des montées efficaces et des idées de production intéressantes, mais assez anodin au final.

Les changements de plateau sont rythmé par par les sélections d'Anticlimax, bien connu des clubs Marseillais, qui joue des remixes boum boum de Ting Tings ou Inner City en face du bar.
Et chose rarement vue ailleurs, la pelouse synthétique de la terrasse est nettoyée de ses mégots et papiers entre chaque concert.

Les Local Natives viennent eux de Los Angeles et leur joli album "Gorilla Manor" a été particulièrement bien reçu en début d'année.

Photo © NewRelease.fr


Sur scène leur son est nettement moins calme que sur disque, leur blues folk se fait plus nerveux, plein d'emphase, de dynamisme.
Avec deux batteries le contraire aurait été étonnant, et leurs voix (certes pas toujours très justes) à l'unisson emportent l'adhésion.

Et puis des neo beatniks qui incluent dans leur set une reprise enlevée du "Warning sign" des Talking Heads méritent bien le succès rencontré ce soir.

La suite avec Poni Hoax est moins heureuse, c'est un groupe objectivement talentueux que j'aimerais aimer mais dont je n'ai jamais supporté la voix du chanteur.
Après les avoir raté à chacune de leurs dates à Marseille, c'était l'occasion idéale de les réévaluer, peine perdue.

Un son assez cataclysmique et quelques morceaux accrocheurs mais un frontman théâtral au possible qui ruine tous les efforts de ses compagnons de jeu avec des vocalises bien crispantes.

Bon le diptyque orienté dancefloor qu'est "Budapest" (le titre qui les a révélé, avec une chanteuse nettement plus subtile) et "Antibodies" m'a ravi, mais sur la durée du set ça fait peu.

On profite de l'éparpillement du public à cette heure tardive pour se placer au premier rang, en regrettant que la barrière soit aussi éloignée de la scène.
Et après une attente interminable, le frisson peut commencer.

Si j'ai la chance de voir beaucoup de bons concerts dans l'année il est quand même rare qu'un groupe que je vénère passe dans le coin.
Ce compte rendu ne sera donc absolument pas objectif, juste un ressenti de fan transi.

Jamais compris que le duo formé par le ténébreux Sune Rose Wagner et l'intimidante Sharin Foo n'ait jamais connu ne serait-ce que le dixième d'éclairage médiatique des White Stripes, Kills ou XX pour ne citer que les bons.

Photo © NewRelease.fr


Je souhaite bien du bonheur aux kids des années 2050 qui se pencheront sur la discographie mirobolante des Raveonettes, du maxi époustouflant "Whip it on" (2002) au lumineux "In And Out Of Control"
(2009), le choc sera à la hauteur de leur injuste anonymat.
Bon c'est quand même la tête d'affiche ce soir, et en une heure bien trop courte ils auront fait voler en éclat ces basses considérations.

Un peu peur lors des deux premiers morceaux, le son des guitares est tellement saturé que leurs filets de voix sont à peine audibles, notamment lors du terrassant "Attack of the ghostriders", mais ça s'améliore rapidement.
Même si le set est court, les classiques sont au rendez vous : "That Great Love Sound", "Dead sound", "Last dance", "Love in a trashcan".

Aussi bien sur scène que sur disque le traitement shoegaze de mélodies pop évoque une fin du monde explosive et parfaite, susurrée par des voix célestes qu'on distingue sous plusieurs couches de riffs papier verre, rehaussés par une batterie martiale ou soulignés par une simple ligne de basse.
A la fois minimaliste et énorme, des déflagrations irrésistibles qui contrastent avec leur présence somme toute très statique.

Une heure peut passer extrêmement vite quand elle est menée de main de maître par de tels orfèvres alors on est forcément déçu de ne pas les revoir pour un rappel, format festival oblige.
Mais ce court moment qui a éclipsé tout le reste ne suscite chez les aficionados qu'admiration, gratitude et envie de les revoir.
Et vite.

1 août 2010

Selection de Juillet 2010

En attendant la reprise de l'émission, un petit mix entre nu disco, electropop et dubstep.
Le lien pour le télécharger est dans les commentaires.
Bonne écoute.

BORGORE "My favorite tingz"
BRENDA LEE "I’m Sorry" (Woodhead & Blenda Dubstep Remix)
AEROPLANE "We can't fly"
GOLDFRAPP "Alive" (Joakim remix)
SCISSOR SISTERS "Something like this"
JAMIE LIDELL "I Wanna Be Your Telephone" (Tiga Party Like it's 19909 remix)
TWO DOOR CINEMA CLUB "What you know" (Cassian remix)
THE KRAYS "We're Ready When You Are" (ft. Ebony Bones)
MARINA & THE DIAMONDS "I Am Not A Robot" (Penguin Prison Remix)
DARWIN DEEZ "Up in the clouds" (Mr Flash remix)
DAN LE SAC VS SCROOBIUS PIP "Sick Tonight" (Doctor P remix)
M.I.A. "Xxxo" (Riton Rerub)
ROBYN "Dancing on my own" (Buraka Som Sistema remix)

30 juil. 2010

Phoenix + Babyshambles + Metronomy + Skip The Use

28 Juillet 2010, Six Fours Les Plages

Ayant bêtement raté Phoenix lors de leur récent passage sold out au Docks des Suds, l'annonce de cette soirée de rattrapage au Gaou fut une excellente nouvelle, encore plus alléchante avec l'ajout de Metronomy.

Suffisamment motivant en tout cas pour poser un jour de congé exprès et faire passer massivement le mot autour de mes amis véhiculés ou non.
S'il restait des places à vendre le jour même, l'imposante jauge du site (magnifique, on ne le répétera jamais assez) est néanmoins pleine à craquer.

Comme on pouvait s'y attendre avec les têtes d'affiches la moyenne d'age du public est très jeune, et coté fans si on se base sur les t-shirts croisés, beaucoup étaient là pour le groupe de Doherty.

19h30, début des festivités avec le seul groupe qui m'était inconnu au bataillons, les Lillois de Skip The Use.
S'il y avait une touche skip pour zapper certains titres, j'en aurais abondamment usé, leur rock fusion à la Red Hot / FFF ne me parlant pas des masses.

Le succès est néanmoins au rendez vous, leurs riffs graisseux et lignes de basses bondissantes font rapidement monter l'ambiance dans les premiers rangs.
Et on ne pourra pas dire que leur chanteur, improbable croisement entre Tricky et Jessy Matador, fasse de la figuration : c'est une bête de scène qui crie, danse, saute de partout.
Ne leur manque qu'un vrai tube à la "Allez Ola Olé" pour m'embarquer dans leur trip.

Des tubes imparables, Metronomy en a plein son album "Nights out" qui continue deux ans après à s'incruster régulièrement dans mes playlists.
Ce n'est pas tout à fait la formation initiale qui officie ce soir devant une assistance relativement réceptive.
Si Joseph Mount reste toujours maitre à bord avec l'habituel Oscar Cash au clavier et saxo, se sont rajoutés la belle Anna Prior à la batterie, et le non moins élégant Gbenga Adelekan à la basse.


Une formule plus "live" et moins electro, mais qui s'avère toujours aussi bigarrée, difficile parfois de les suivre tant leurs mélodies sont tordues et semblent malléables à l'infini.

Ils ne sont très charismatiques ni des chanteurs exceptionnels mais que d'idées à la minute, quel sens du groove patraque, de la mélancolie poisseuse ET entrainante.

Leur show n'est peut être pas des plus adaptés à une si grande scène mais il est souvent jouissif : ces "Heartbreaker", "Radio Ladio" ou "On dancefloors" entrecoupés d'étranges interludes installent une drôle d'ambiance et pour ma part donné très envie de les revoir dans un cadre plus intimiste.

La suite est logiquement plus convenue, mais on ne va pas bouder son plaisir pour autant, si je n'ai jamais réussi à écouter en entier un album des Babyshambles, je dois à une de leurs fans un de mes plus gros fou rires de ces dernières années.



Gag qui n'aura pas lieu ce soir, non seulement Pete et ses vieux briscards de faire valoir n'ont pas annulé au dernier moment, mais il vont nous les briser pendant une heure pleine.
Le temps d'essayer de comprendre la fascination qu'exerce l'enfant terrible du Rock Anglais.
Sa prestation nonchalante, limite fantomatique, qui ferait passer Higelin pour Jagger, n'est pas si mauvaise que redoutée, juste ennuyeuse.

Ça pourrait être amusant à écouter après un West Ham / Wolverhampton moisi en finissant un fish and chips tiède, ça l'est un peu moins en attendant de pied ferme nos chers Versaillais.

Surtout lors des morceaux laidback même pas sauvés par l'apparition régulière de ballerines drapées aux couleurs de l'Union Jack, seul vraie surprise de leur concert ô combien prévisible.

Ah oui il y a aussi ces intros piquées aux Cure et à Joy Division, au cas on aurait pas compris qu'ils l'aiment d'amour ce rock Britannique au point d'en réciter les riffs cultes dans chacun de leurs morceaux.

Enfin en étant tout à fait honnête quelques singles m'ont fait taper du pied comme attendu, de l'inaugural "Delivery" au toujours très bon "Killamangiro" (le plus Libertines du lot) mais vous lirez probablement des compte rendu beaucoup plus enthousiastes que le mien.

Allez, il fait maintenant nuit et le clou de la soirée arrive enfin, après une sélection frenchy des plus raffinées (Gainsbourg, Birkin, "La ritournelle" de Tellier...).
Car on l'oublierait presque qu'ils sont Français, tant Phoenix cartonne jusqu'aux Etats Unis en faisant triompher une pop décomplexée et terriblement efficace, nous vengeant de décennies de machins impropres à l'export.

Le premier quart d'heure est sans doute la meilleure entame de concert vues depuis la grand époque de feu Supergrass : "Lisztomania" + "Lasso" + "Consolation Prizes" + "Long Distance Call", pas sûr de l'ordre exact mais enchainés d'entrée et sans temps mort c'est tout simplement énorme.

Les titres les plus souples du style "Fences" ou "Girlfriend" passent très bien avant que le complexe "Love like a sunset" déploie patiemment sa mélodie sur fond de visuels à la Kraftwerk, assez bluffant dans le genre.

On les savait maniaques du son en studio, la perfection est également de mise sur scène, c'est puissant mais jamais lourd, groovy mais jamais vulgaire, une leçon de hits calibrés qui nous font danser depuis 10 ans déjà.

En tant que fan absolu des deux premiers disques, je suis évidement un peu déçu de ne pas y entendre, format festival oblige, quelques incontournables à la "Run run run" ou "Too young", mais on aura quand même droit à quelques uns des classiques des débuts.

L'inattendu "Funky Squaredance" en tête, avec son solo si borderline, une version musclée d'"If I ever feel better" (qui reste ma préférée), un "Everything is everything" dans son plus simple appareil.

Au rappel alors qu'on pensait avoir entendu tous les tubes récents, c'est le feu d'artifice "1901" qui se charge de clôturer en beauté ce set qui m'aura paru bien court pour le coup, mais redonné le sourire le temps d'une soirée.

(Photos C_Boo)

12 juil. 2010

Worldwide Festival 2010

Sète, 9 et 10 Juillet 2010.

Cela fait plusieurs années que j'avais envie de me rendre au Worldwide Festival, qui propose chaque été des affiches très classe concoctées par le grand Gilles Peterson, fidèle à l'esprit de ses émissions sur la BBC (diffusée en France sur Nova) avec des artistes soul, funk, hip hop, electro, pour la plupart peu connus ou rares dans le sud.

Les concerts étant déjà complets, ce sera entre deux après midi plage l'occasion d'aller aux plateaux dj's qui se déroulent au Phare du Mole, dans un cadre à taille humaine, plein à craquer avec une forte proportion d'Anglais en vacances.

Grosse déception en arrivant, l'annulation de dernière minute de deux artistes qui avaient motivé ma venue, les très doués Flying Lotus et Joy Orbison qui font suite au désistement la veille de Gil Scott Heron, une vraie série noire.

Qu'à cela ne tienne, il reste quand même du beau monde pour ce vendredi soir à commencer par Theophilus London, rappeur New Yorkais au flow felin et au jeu scénique très remuant.
Il n'a pas de dj avec lui mais les sons qu'ils proposent sont très variés, ses morceaux puisent autant dans la synth pop que les rythmes afro, quand ils ne détournent pas façon Spank Rock une vielle scie de Whitney Houston.

La suite est assez déroutante avec le producteur très chevelu Gonjasufi et son acolyte très barbu (et assez barbant) Gaslamp Killer au micro.
Déroutante parce que si le duo a plein d'idées sur disque, la cohérence de leur trip agressif et psychédélique sur scène est moins facile à appréhender.

Le son est très saturé, les enchainements manquent de fluidité, on ne s'ennuie jamais vraiment mais on ne sait pas trop sur quel pied danser, leur intransigeance et le coté fumeux de leurs titres en laissent pas mal sur leur faim.

Succès toujours au rendez-vous pour Laurent Garnier invité de dernière minute pour pallier aux annulations, avec un set qui comment classiquement house, efficace mais un peu trop linéaire à mon goût, la première heure m'a paru bien longuette.

Mais la seconde est plus ludique, avec l'hymne hi-NRG "You make me feel" de Silvester souligné par des effets de couleurs très gay puis un peu plus tard un remix dubstep du "I'm sorry" de Brenda Lee par les obscurs Woodhead & Blenda suivi du brutal "WTF" de Rusko, l'affaire prend une tournure inattendue.

Garnier joue alors des titres drum'n'bass percutants et est accompagné par Mc Dynamite qui se chargeait jusque là des transitions entre les groupes.
L'ambiance monte d'un cran et si le set sera trop long pour ne pas me faire décrocher, il aura quand même ravi la plupart.

La fin de la soirée est présentée par Peterson comme le futur de la scène club Anglaise, avec SBTRKT, dj masqué aux sonorités renversantes.

Le début de son mix propose un panel de tout ce qui se fait de plus excitant et neuf, des beats concassés et abrasifs qui font très mal à cette heure avancée de la nuit, alors qu'une pluie fine ne décourage pas les derniers fêtards.

Son re-edit du "Everything in its right place" de Radiohead, en particulier, bluffe tout le monde.
Il est rejoint par le chanteur Sampha qui vient ajouter une touche soul à une série de titres puissants sans doute à paraître dans les mois à venir, à surveiller de près.

Le lendemain on arrivera un peu trop tard pour apprécier le mix disco house de Kyle Hall et on sera assez déçu par les dOP. pourtant précédés d'une belle réputation.

Leur deep house avec moult samples de cuivres et percussions sonne bien mais leur chanteur, passablement éméché, gâche et parasite l'ensemble.

On s'amuse de le voir gesticuler en caleçon Elmo (de Sesame Street) puis de dégrafer la robe d'une spectatrice et se retrouver à poil quelques minutes mais n'est pas Iggy Pop qui veut, c'est assez poussif.

Un flop heureusement vite oublié avec le long set (plus de deux heures) de Josh Wink dont je m'étais voulu d'avoir raté le récent passage à la Fiesta des suds. et qui est parfait du début à la fin.

Techniquement irréprochable mais également plein d'âme, varié, dansant, hypnotique, un vrai bonheur qu'on soit fou d'acid house ou juste amateur de bonne dance music.

Surtout qu'au rappel l'Américain joue son mythique "Higher State Of Consciousness" qui reste toujours aussi jouissif 15 ans après sa sortie.

20 juin 2010

The Last + Nation All Dust

Poste à Galène, 19 Juin 2010

Si après une semaine pluvieuse au son des Vuvuzelas, vous vous êtes dit "J'entends plus la guitare", c'est au Poste à Galène qu'il fallait être ce samedi pour une belle affiche rock proposant des retrouvailles et une découverte.

De 2004 à 2006 on plaçait de gros espoirs en Nation All Dust sur la foi de premières parties convaincantes et parfois incandescentes.

Un feu malheureusement éteint prématurément avec l'éparpillement géographique et artistique de ses membres qui se reforment le temps d'un one shot aussi bref que puissant.

A l'image de tout ces idoles qui rejouent dans leur intégralité leurs albums cultes (du genre Lou Reed plays "Metal Machine Music", Peter Hook plays "Unknown Pleasures", pour Big Soul plays "Big Soul" on attendra un peu), on se demandant pour la blague si notre quatuor allait jouer son unique EP dans le même ordre ou pas.


Dès les premiers riffs acérés de "Should I care" on retrouve en tout cas l'énergie intacte et pétaradante du groupe, comme s'il n'y avait pas eu de longue pause depuis leur dernière date.
On avait un peu oublié avec la retenue de son escapade folk (Oh! Tiger Mountain) que leur frontman se lâchait autant jusqu'à se jeter façon Cobain sur la batterie à la fin de leur set.
Le final avec une version nerveuse du fameux "Little red cells" était bien savoureux, mais d'aucuns auront trouvé ce retour bien trop court.

Changement de style assez saisissant avec The Last, dont j'entends et lis le plus grand bien depuis quelques temps.
Ambiance très fin d'année scolaire avec un public de tout age déjà acquis à leur cause.

Là où la première partie nous a délivré un son très Américain, ceux là semblent bien plus influencés par la power pop et le rock Anglais.
Des références parfois un trop flagrantes mais pas grand chose à déplorer sur leur exécution, ça joue bien, avec des ruptures de rythme bien maîtrisées.

Avec quelques tubes potentiels (mais bien incapable d'en énumérer les titres, il n'y en a qu'un seul sur leur myspace) pour qui aiment les Arctic Monkeys voire les Libertines lorsqu'ils se partagent le micro.
Ils semblent néanmoins capables de jouer des choses plus détachées, comme ce blues très lascif au rappel.

L'inévitable soirée années 80 du samedi étant prévue juste après ils ne joueront pas beaucoup plus que ceux qui les ont précédés, mais laissent une bonne première impression.
Bon point en tout cas pour l'équipe du Moulin d'avoir rassemblé dans une salle correctement sonorisée ces deux formations qui confirment si besoin est que, jeunes ou moins jeunes, la scène rock à Marseille mérite d'être exposée.

(photos Amandla)

14 juin 2010

Seconde Nature 2010

Fondation Vaserely, 12 Juin 2010.

Bien content que le festival Aixois Seconde Nature ait pu se remettre de l'annulation de dernière minute l'an dernier.
Pour qui apprécie un tant soit peu les musiques électroniques, c'est un des rendez vous forts de l'année dans le sud et c'eut été dommage d'être privés de cette 4ème édition encore une fois très défricheuse.

C'est l'occasion de retrouver l'Espace Vasarely et sa pelouse, cadre idéal pour chiller et danser selon les artistes avec un bémol par rapport à l'édition 2008 à la cité du livre, couvre feu à 2h qui impose d'arriver relativement plus tôt qu'aux habitudes marseillaises.

Pas pu me rendre au soir précédent (où ont du briller les formidables Andromakers et Anything Maria) et arrivé trop tard pour Oh! Tiger Mountain, il m'est cette fois difficile de parler des artistes locaux programmés, mais leur présence au générique est déjà une preuve de gout.

Rien retenu de la performance semble t'il assez cérébrale de Moritz Von Oswald Trio, occupé comme beaucoup à discuter avec amis, habitués, bénévoles (super accueil au passage) avec un œil sur Angleterre-USA.

Le premier live qui attire l'attention générale est celui, redoutable, de Matias Aguayo.
Une electro pop à la fois exigeante et accessible, diablement sensuelle et hédoniste avec un équilibre rare entre voix, machines et instruments organiques.



Le chant souvent en espagnol et les percussions donnent évidement un coté tropical au set du Germano-Chilien entouré de deux acolytes aussi déchaînés que lui.

La sauce prend dès les première mesures, entre minimale et house, et ne retombe jamais, les morceaux s'enchainent avec fluidité et ravissent le public massé devant la scène.
Pas encore eu l'occasion de voir d'autres artistes Kompakt pour comparer mais celui là m'a vraiment enthousiasmé.

Nettement moins accroché à la prestation de Pantha Du Prince dont j'aime pourtant les disques.
Après le trip précédent muy caliente, il aurait été je pense plus judicieux de le programmer avant.

Sa musique n'est pas des plus immédiates et l'ambiance est bien trop progressive pour me captiver d'emblée.
Les premiers morceaux en tout cas, refroidissent un peu par leur apparente austerité, et si ça devient plus remuant par la suite, je reste un peu sur ma faim.

Jamais entendu un seul titre de Redshape avant ce soir, et bien content d'être resté : une excellente surprise.
Derrière son masque rouge entre Fantomas et Fuzati, ce Berlinois a de la suite dans les idées et un son massif, hypnotique, percutant.



Plébiscite unanime et ambiance à son paroxysme avec des montées, breaks et beats qui tapent fort, plus ô joie un remix furieux du classique "Good life" d'Inner City.

On ne pouvait pas mieux finir cette soirée inégale mais dans l'ensemble à la hauteur des précédentes et on l'espère des prochaines.

Gizelle Smith and the Mighty Mocambos

Cabaret Aleatoire, 10 Juin 2010.

Beau concert proposé par l'équipe du Moulin mais date un peu risquée pour remplir le Cabaret Aléatoire un jour de semaine : avec seulement un album distribué il y a peu en France, Gizelle Smith ne s'est pas encore fait un nom auprès des amateurs pourtant nombreux de funk à Marseille .

Le manque d'aficionados sera bien le seul gros bémol de cette prestation plaisante, qui aurait mérité une ambiance à la hauteur du show proposé par l'Anglaise, accompagnée comme sur son premier disque des Allemands de The Mighty Mocambos.

Connaissant assez peu le dit LP je serais bien incapable de me remémorer l'ordre des morceaux, dont l'enlevé single "Working woman" donne bien le ton d'entrée.
Un son vintage mais loin d'être poussiéreux, aux cuivres aussi chaleureux que la voix parfaite de la miss.

Et pour ne rien gâcher, Giselle Bünchen n'est plus la seule à rendre ce prénom sexy, sa ligne vertigineuse ayant autant ému les mâles que rendu jalouses certaines.

Peu de chansons lentes, le rythme soutenu dès le départ ne souffre d'aucun temps mort et ne laisse pas d'autre choix que de remuer du popotin.

Si son répertoire est ultra référencé 70's, on n'y entend à priori pas de reprises (ou alors de très obscures) si ce n'est pendant l'interlude instrumental classieux de son groupe.
C'est à ce moment là que l'on sait ce que fait sur scène cet énorme steel drum : pour une relecture irrésistible du vieux "PIMP" du Bacao Rhythm & Steel Band samplé par 50 Cent avec le succès que l'on sait.

Un très bon moment où l'efficacité de la section rythmique n'en est que plus flagrante, ces musiciens ont une classe doublé d'un sens du groove qui sont pour beaucoup dans la réussite de ce concert.

Lorsque l'Anglaise revient moulée dans une tenue Paul's Boutique on est quand même contents de la retrouver cela dit, et très disposés à la revoir aussi bien accompagnée à l'avenir.

Des photos et vidéos du concert ICI

10 juin 2010

La Pompe Moderne

Poste à Galène, 5 Juin 2010.

Il est des concerts auxquels on a un peu peur de s'ennuyer, d'autres où l'on est à peu près sûr de bien s'amuser.
Celui des inénarrables La Pompe Moderne fait assurément partie de la seconde catégorie.

Affiliés à l'excellent label Les Disques Bien (Flop, Tante Hortense...), et jouant parallèlement dans d'autres formations (Nevechehirlian entre autres) ces plaisantins ont plus que rempli leur mission.

Ils s'appelaient il y a quelques années The Brassens mais la famille du Sètois n'a visiblement que peu gouté à leur concept abracadabrant : reprendre des tubes bien connus et souvent récents à la manière du grand Georges.

Avec fausses moustaches et trémolo dans la voix, on croirait presque à son improbable retour, jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il commence avec du Amel Bent.
Viser la lune, ça ne les fait pas peur, mais toujours le poing levé, pas plus que de jouer les catins, détournant le classique de Mylène Farmer façon pervers pépère.

"Antisocial" est moins une reprise poussive de Trust qu'un medley de droite glaçant, passant du "Né ici" de Doc Gyneco au "Bon temps des colonies" de Sardou, dans le genre il n'y a guère que les trublions de Groland pour manier avec culot cet humour-là.

Que serait un bon cover band sans un hommage iconoclaste au roi de la pop disparu il y a presque un an ?
Chez eux ça donne une adaptation littérale de "Thriller", qui filerait presque les "Chocottes".

Les traitements les plus hilarants sont souvent des traductions donnant un éclairage inédit à des hits Anglophones, tels "Toxic" de Britney ou "Walk like an Egyptian" des Bangles.
Le summum du ridicule/sublime étant quand même atteint avec "Pas de limites", adapté de l'hymne des 2 Unlimited qui a traumatisé plus d'une génération d'auto tamponneuses.

La musique urbaine n'est pas oubliée pour autant, le slam "C'est du lourd" dénonce grave, bien que ce qui importe le plus à nos braves moustachus, c'est de kiffer la vibe, "DJ".

Le rappel est l'occasion de se remémorer le virevoltant "Yéké Yéké" de Mory Kanté et de découvrir (pour ma part en tout cas) le tordu "20 Francs" de David Lafore, clin d'oeil à un musicien bien d'ici.

Au délà de la blague, accentuée par des chœurs cartoonesques, on a quand même affaire à des musiciens très appliqués, lorsqu'ils s'attaquent à du Daft Punk, c'est pas loin d'être aussi dansant que les originaux.

Ils regretteront un peu que le public, partagé surprise et rire contenu, ne se reveille vraiment qu'à ce moment là, mais viendront quand même nous rejouer "Chocottes".

9 juin 2010

Emission du 9 Juin 2010

DIZZEE RASCAL "Dirtee Disco"
WILEY "Electric Boogaloo" (ft Jodie Connor & J2K)
DJ DIE & INTERFACE "Bright lights"
J MAJIK & WICKAMAN "Mosquito"
CAMO & KROOKED "Turn Up The Music"
DEADBOY "If U Want Me"
JAMES BLAKE "CMYK"
MELANIE FIONA "It Kills Me" (Breakage Remix)
ASWAD "City Lock" (Breakage Remix)
LADY CHANN "Sticky Situation" (Toddla T Remix)
CRAZY COUSINZ "Inflation"


2 juin 2010

Emission du 2 Juin 2010

THE ROOTS "Dear God 2.0"
SAGE FRANCIS "Slow Man"
ARCADE FIRE "The Suburbs"
THE DIVINE COMEDY "Neapolitan Girl"
OH! TIGER MOUNTAIN "Like Lee"
THE CHAP "We Work in Bars"
LA POMPE MODERNE "Plus Dur, Meilleur, Plus Rapide, Plus Fort"
!!! "AM / FM"
THE CHEMICAL BROTHERS "Swoon"
RUSKO "Woo Boost"
DOCTOR P "Sweet Shop"
YOLANDA BE COOL + DCUP "We No Speak Americano"

Lien dans les commentaires

29 mai 2010

Gush

27 Mai 2010, Poste à Galène.

Concert sympathique au poste avec les Gush.

L'écoute de leur premier album "Everybody's God" ne m'avait pas vraiment renversé mais laissait augurer un agréable 70's show, ce fut le cas.

La salle est correctement remplie mais pas pleine, tant pis pour l'ambiance, un peu timide, mais vu la chaleur malgré la clim ce n'est pas plus mal.

Le public présent ce soir semble varié et même assez familial, avec pas très loin de moi une tête blonde qui avait l'air d'autant s'amuser que ses parents à la cool.

Il n'y a pas que la musique de ces quatre garçons dans le vent qui soit vintage, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu pareilles tignasses et chemises depuis les Kings Of Leon des débuts.

Et à gauche de la scène, c'est peut être un détail pour vous mais pour le batteur ça veut dire beaucoup, un énorme gong qui va, à défaut de lancer une page de pub, nous réveiller de la torpeur ambiante.

Le début du concert est percussif à souhait, avec la rythmique quasi tribale de "The Big Wheel" qui met d'entrée l'ambiance, suivi de "Dance on", "Jeg Digger Deg" (qui signifierait "je te kiffe" en Norvégien, à vérifier, ça peut toujours servir à une soirée Erasmus) et "No Way" tout aussi entraînants.

Leur façon de chanter en chœur et très en avant sur "Let's Burn Again" et rappelle un peu les 10cc.

D'autres titres aux accents psychédéliques me parlent moins, "Your favorite song" n'est pas ma préférée loin s'en faut, mais les baisses de régime sont heureusement rares.

Après une reprise non identifiée de Funkadelic, "Dragster Cowboy" au groove très General Elektriks emballe avec son clavier baroque.
C'est l'occasion pour eux de blaguer sur le fait qu'ils soient venus à Marseille à cheval, mais ça pourrait être très bien être 2 CV vu leur style.

Le ton se fait moins léger sur la ballade tire larmes "In the sun", mais dans l'ensemble les titres joués sont enjoués et ravissent la plupart.

Et puis une heure et demi de concert pour un groupe qui n'a qu'un album à son actif c'est assez généreux, surtout qu'au rappel nous aurons droit à la cavalcade Wingsienne "Vondelpark".

Le dernier titre acoustique interprété sans micro qui accentue encore plus la complicité avec le public, qui claque désormais des doigts après avoir tapé des mains sur beaucoup de titres précités.

On peut regretter par moments le classicisme un tantinet régressif de leurs compositions, on peut aussi louer leur talent de musiciens qui devrait rencontrer un large succès sur la route des festivals cet été.

26 mai 2010

Emission du 26 Mai 2010 (spéciale early 90's)

NENEH CHERRY "I've Got You Under My Skin"
JHELISA "Friendly pressure"
YOUNG DISCIPLES "Apparently Nothin’"
SOUL II SOUL "Back to life"
SUB SUB "Ain't No Love, Ain't No Use"
BETTY BOO "Where Are You Baby"
YOTH YINDI "Treaty"
THE FARM "Groovy train"
CJ BOLLAND "Sugar is sweeter"
SL2 "On a ragga tip"
ALEX REECE "Feel the sunshine"
MARTINE GIRAULT "The Revival"
ROB DOUGAN "Clubbed to death"

Télécharger l'émission

19 mai 2010

Emission du 19 Mai 2010

M.I.A. "Xxxo"
JANELLE MONAE "Make The Bus" (Ft. Of Montreal)
PLUGS "All Them Witches"
FOL CHEN "In Ruins"
SLEIGH BELLS "Rill Rill"
ANDROMAKERS "Apple Crush"
ANYTHING MARIA "Cook him up"
DANTON EEPROM "Thanks For Nothing" (Etienne Jaumet remix)
BREAKBOT "Baby I'm yours" (feat. Irfane)
JACK PENATE "So Near" (Penguin Prison Remix)
FLYING LOTUS "..And The World Laughs With You" (ft. Thom Yorke)
RATATAT "Mandy"


15 mai 2010

Mayer Hawthorne & The County

13 Mai 2010, Espace Julien.

Un peu d'appréhension en arrivant à la salle où les concerts commencent généralement tôt, les vigiles m'informent que c'est n'est pas encore ouvert et il n'y a pas foule qui attend.

Elle arrivera progressivement pendant le set de Dj Soulist écouté d'une oreille distraite, du bon hip hop dans le style du label Stone Throw avec également un clin d'œil inévitable à Guru disparu il y a peu.

Une date risquée, entre le pont de l'Ascension et le fait qu'il soit passé l'automne dernier au Poste à galène, qui peut expliquer que la salle ne soit pas pleine, malgré les nombreux passages de la tête d'affiche sur des radios comme Nova.

Qu'importe, l'ambiance est bon enfant dès les premières secondes du concert de Mayer Hawthorne et son groupe The County.

Tous vêtus de blazers vintage qui rappellent le clip de "Hey ya" d'Outkast.
Basse, guitare, clavier et batterie indispensables pour rendre justice aux morceaux "à l'ancienne" de l'album "A strange arrangement".
Un disque bien reçu par les amateurs de soul, sur la lancée d'un revival qui a réussi à Amy Winehouse, Jamie Lidell, Raphael Saadiq ou encore Alice Russell, mon concert préféré de l'an dernier.

Je ne peux pas dire que celui là m'a autant marqué, mais il est dans le genre très réussi.

Commençant en fanfare avec les morceaux les plus Motown de son registre comme "Your easy lovin' ain't pleasin" et "Make her mine", le chanteur et sa section rythmique nous régalent d'entrée.

Pas vraiment de temps mort bien qu'il tchatche beaucoup entre les morceaux (l'album ne durant qu'une demi heure, faut bien meubler), comme apparemment sur son twitter où un fan lui demandait s'il allait jouer son titre favori "Maybe so, maybe no".

On ne sait pas trop où est ce qu'il veut en venir quand il nous demande si on aime la soul, le rock'n'roll, la country (le seul genre boudé dans la salle), on va le comprendre assez vite.

Quand il évoque ses débuts dans le hip hop c'est pour entonner le refrain d'un morceau old school (pas sûr d'avoir reconnu mais ça sonnait comme du Slick Rick).

Et pour ce qui est du reggae, c'est avant de jouer une version chaloupée de son premier single "Just ain't gonna work out" qui rappelle qu'une chanson peut marcher dans n'importe quel genre quand elle bonne à la base.

A peu près tous les morceaux du disque sont joués, des plus groovy à des passages plus "lover" ("Green eyed love") un peu convenus mais pas surprenant quand on voit les vinyles en forme de cœur à la sortie.
On y entend un inédit assez funk composé par le guitariste et plusieurs reprises.

Le spectre est assez large, ça va du "Gansgta love" de Snoop Dogg en passant par "Mr Blue Sky" d'ELO, qui nous venge presque de son utilisation abusive pour une pub tv.
Qui plus est couplé de façon monstrueusement efficace au "Fly or die" de N.E.R.D., un des moments les plus rock de la soirée.

Au rappel qui semblait un peu improvisé, ce sera l'impeccable "Work to do" des Isley Brothers.

Typiquement le genre de concert maîtrisé, sans grande surprise et pas excessivement long, qui fait du bien aux oreilles et aux jambes, on en attendait ni plus ni moins et on le reverra avec plaisir.

(quelques photos du concert ICI)

13 mai 2010

Damon And Naomi + Oh! Tiger Mountain

12 Mai 2010, Le Lounge.

Après un concert sympathique en plein air et en centre ville des prometteurs Kami et un showcase inspiré de Kid Francescoli au Lollipop Store, direction le Lounge avec le même kid accompagnant Oh! Tiger Mountain.

C'est la première fois pour ma part que je vois les deux Mathieu jouer ensemble et mine de rien, cela fait une sacrée différence avec les premiers concerts vus du Tigre.
Les chansons habituellement présentées guitare-voix prennent une autre dimension avec l'apport de batterie, cowbell et clavier.
On redécouvre des titres à la base folk et blues dans des versions plus percutantes, aux accents cold wave et synth pop inattendus.
On ne comprend pas forcément les blagues obscures du chanteur entre les titres mais qu'importe, l'alchimie entre les deux musiciens et le public venu en nombre ce soir fait plaisir à voir.

La dernière fois que je m'étais rendu au Lounge, j'avais eu la surprise d'entendre les très bons Eastern Commitee clôturer leur concert par une reprise des cultes Galaxie 500.
De là à ce que les motivés d'Artracksion Prod invitent Damon And Naomi dans le cadre de leurs soirées Sonic Boom il n'y avait qu'un pas.

Pas forcément un grand spécialiste de leur discographie, appréciée il y a une bonne dizaine d'années, mais très curieux de voir dans une salle intimiste ce duo peu connu mais très influent.
Salle qui s'est avec la chaleur et l'heure tardive un peu vidée, dommage pour les New Yorkais qui nous ont gratifiés d'un très beau set.

Les connaisseurs pourront compléter, il y avait entre autres un titre sur New York, un autre sur Tokyo, une chanson inspirée par De Nerval et une reprise d'Axel Chilton.
Là encore c'est une alchimie qui s'opère entre les arpèges de guitare de Damon et les notes cristallines de Naomi au clavier, leurs voix se complétant également à merveille.

Leur musique n'est pas un brin spectaculaire ou accrocheuse, elle est plutôt de celles qui envoutent, ses créateurs y parviennent avec humilité, grâce et talent.

On ne peut que féliciter les organisateurs d'avoir permis ce moment rare à Marseille et ne pas rater les prochains.

12 mai 2010

Emission du 12 Mai 2010

SCISSOR SISTERS "Invisible Light"
ROBYN "Dancing On My Own"
HEADMAN "Dirt"
FLYING LOTUS "Do The Astral Plane"
RUSKO "Woo Boost"
CRYSTAL CASTLES "Celestica"
MR FLASH "Couscous"
RATATAT "Mandy"
TRANS AM "Naked Singularity"
NOISIA "Red Heat"
GORILLAZ "Superfast Jellyfish" (Toddla T remix)
THEOPHILUS LONDON "Sorry To Interrupt"

Lien dans les commentaires

9 mai 2010

Sexy Sushi + Tepr

Cabaret Aléatoire, 7 Mai 2010

La soirée lose par excellence.
Ce n'est pas bien grave en soi mais un peu plus compliqué à retranscrire qu'un concert où l'on s'est régalé.

Pas vu Rafale pour cause d'apéro prolongé, et une queue inhabituelle à l'entrée.
Rarement vu autant de public au Cabaret pour un plateau estampillé electro.
Un public jeune, visiblement bien échaudé par diverses substances, dans une ambiance proche d'une Feria, ça change et on se dit qu'on va bien s'amuser.

On m'annonce à l'entrée que les photographes sont refusés par le groupe, qui tient à ce que ça reste un truc unique, entre fans.
Notre photographe du jour pas mise au courant à temps en fera malheureusement les frais avec les vigiles des lieux.

Que raconter sur ce "concert" des Nantais ?
La plupart semblent s'être bien éclaté, d'autres moins indulgents ont pas vraiment adhéré.

J'ai vraiment rien contre les groupes qui déblatèrent des conneries sur fond d'electro cheap, de Vive La Fête à TTC qui ont laissé de bons souvenirs de déconne.
Ce soir le seul truc vraiment qui m'a fait rire, c'est un spectateur avec un chapeau en forme de hot dog tout droit sorti des Simpsons.

Le spectacle donné (enfin à 15 euros tout est relatif) est vraiment affligeant à tous les niveaux.

Ok c'est provoc (les seins à l'air, la cagoule KKK), agressif (pied de micro ou seau de champagne balancés) et je m'en-foutiste comme sur disque.
Mais là où le bât blesse c'est qu'à part le coté défouloir assumé, genre Elmer Food Beat pour la génération fluo, la machine tourne rapidement à vide.
Et puis les quelques morceaux sur lesquels j'avais dansé, "Petit PD" ou "Cheval", n'étaient pas inclus dans la courte performance, desservie qui plus est par un son médiocre.

De l'avis de ceux qui ont aimé aussi ce n'est pas de la musique, mais bon avec un minimum de charisme et d'idées la pilule serait peut être mieux passée.

La salle se vide de ses deux tiers pour le set de Tepr, dommage parce que le peu que j'en ai vu était autrement plus stimulant.
Superbe t-shirt Dr Dre époque The Chronic et un son bien efficace entre house et eurocrunk, de quoi un peu sauver la mise se dit-on.

Mais contrairement à l'horaire indiqué ça ne s'est pas terminé à 4H mais 2H où le son est coupé net et ne reviendra pas.
Contrairement à la pluie, un signe.

5 mai 2010

Emission du 5 Mai 2010

ANYTHING MARIA "Cook him up"
ANDROMAKERS "Antique Paradise"
HUSKY RESCUE "Sound Of Love"
ANNI ROSSI "Crushing Limbs"
BUFFALO MOON "Beach Boy"
QUADRON "Slippin"
FAB SAMPERI "In The River"
BOOGERS "I lost my lungs"
THE BOOKS "Beautiful People"
KORALLREVEN "The Truest Faith"
GOLD PANDA "You"
CHATEAU MARMONT "Nibiru"


Lien dans les commentaires

Alicia Keys + Melanie Fiona

Dôme, 4 Mai 2010.

Contrairement au concert de Rihanna d'il y a deux semaines le Dôme n'affiche pas tout à fait complet.
Plus une place assise de libre certes mais pas mal d'espace dans la fosse où le public est jeune et majoritairement féminin.

La première partie est assurée par une Canadienne, Melanie Fiona dont le premier album sorti l'an dernier vient juste de paraitre en France.
Un bon choix dans le sens où elle évolue dans un style proche de la tête d'affiche, sans toutefois trop de risques de l'éclipser.
Une élève un peu trop appliquée pour vraiment convaincre, très marquée par les années 60 et 70 tant dans sa façon de chanter (l'école Tina/Aretha/Diana) que dans le choix de ses morceaux.

Le premier est une presque reprise du "Bang bang" de Nancy Sinatra, le suivant sample la rythmique mythique du "Time of the season" des Zombies.
Plus tard on aura droit à "Killing me softly", qui parle à un peu plus de monde.
Accueil d'ailleurs assez chaleureux, je n'ai pas été plus emballé que ça mais elle a du coffre et ne manque pas de charme, lui reste juste à avoir des tubes bien à elle, le dernier titre un peu ragga, "Ay Yo" en est un bon essai.

L'attente pendant le changement de plateau est assez interminable, bien que rythmée au son de grands classiques de la musique Noire : James Brown, Prince, Edwin Starr, Sly & The Family Stone...
A chaque fondu, le public pense que c'est bon et hurle son impatience, mais ce n'est qu'après un Michael Jackson acclamé avec ferveur que le show commence.

Des écrans géants projettent des images d'actu, et une image de la chanteuse prônant la liberté, le grand thème qui va souvent revenir dans la soirée, son dernier album ne s'appelle pas "Elements of Freedom" pour rien.

La thématique s'accentue lorsque Alicia Keys débarque dans une espèce de cellule dont elle va bien évidement s'extraire avec la grâce qu'on lui connait.
On aurait bien aimé y enfermer par la suite l'ingé son et/ou les musiciens qui l'accompagnent, globalement pas à la hauteur.

Les premiers morceaux sont littéralement un carnage, difficile par exemple de reconnaître la mélodie soyeuse de "You don't know my name" tant elle est saccagée par une batterie à contre temps, des pains de guitare et des synthés assourdissants.

Pas de cuivre ni de cordes, trois choristes qui font le boulot et un danseur tout droit sorti du clip de "You're under arrest" de Gainsbarre, gesticulant sans cesse autour de la belle.

C'est un peu moins la bouillie sur "Fallin" (où elle utilise un drôle de mini clavier ou sampler) et "Karma", assez réussie.

Là où le concert devient vraiment agréable à l'oreille, c'est lors des nombreux titres piano-voix, on l'oublierait presque avec toute cette machine impersonnelle autour, mais ses qualités de musicienne l'ont démarqué de ses consœurs à ses débuts.

Quand à ses dons d'interprète et d'entertaineuse, rien à redire, elle tient son rang avec une facilité déconcertante, et ravit le public.

Plus le titre en tête mais je retiens un duo avec un des choristes qui a filé des frissons dans toute la salle, et d'autres qu'auront reconnus ses fans qui ne manqueront pas de compléter.

L'entendre chanter ses ballades, fussent elles parfois sirupeuses, dans des conditions plus intimistes m'aurait sans doute un peu plus séduit qu'avec cette formation assez décevante.

(Plein de photos ici)

28 avr. 2010

Emission du 28 Avril 2010

ROBYN "Don't Fucking Tell Me What To Do"
M.I.A. "Born Free"
CHARLOTTE GAINSBOURG "Time of the Assassins" (Matthew Dear Remix)
TRACEY THORN "Why Does The Wind?" (Ewan Pearson Edit)
LCD SOUNDSYSTEM "Drunk Girls" (Holy Ghost! Remix)
GRUM "Can't Shake This Feeling"
THE KRAYS "We're Ready When You Are ft. Ebony Bones" (DJ Mehdi Mix)
SUB FOCUS "Splash ft. Coco" (Rusko Remix)
RUSKO "Hold On ft. Amber Coffman" (Sub Focus Remix)
NAS & DAMIAN MARLEY "The Promised Land" (Ft Dennis Brown)

Lien dans les commentaires

27 avr. 2010

Spectre + Sensational

Embobineuse, 26 Avril 2010.

Du hip hop underground à Marseille un lundi soir ?
C'est évidement Boulevard Bouès que ça se passe.

Lorsque j'arrive, le dj Bloody est sur le point de finir sa sélection avec des morceaux très cérébraux du genre El-P ou Mike Ladd.
J'aurais surtout reconnu le toujours pertinent "Television the drug of the nation" des Disposable heroes of hiphoprisy.


Ambiance lourde et enfumée, pas grand monde dans la place mais ça se rapproche lorsque Spectre prend le relai.

Le co-fondateur du label New Yorkais Word Sound arrive en capuche et la mine bagarreuse, prêt à nous retourner avec un son apocalyptique bien à lui.

Les visuels qui l'accompagnent (avec des images de style propagande pendant la Guerre Froide) vont bien avec le coté percutant de son set.
Du hip hop sans concession qui tire autant du coté du dub, de l'electro et du rock (un titre malmène le riff du "Rock Lobster" des B 52's).

Je ne connaissais pas des masses son travail (malgré ses 7 albums au compteur) et je me suis pris une bonne claque, après une pause binouze il revient derrière ses platines et est rejoint par Sensational.

Un rappeur peu connu mais mine de rien un pionnier du genre qui avait fait ses armes dans les 90's avec les mythiques Jungle Brothers.
Sa discographie solo est inégale mais son association avec Spectre fait des étincelles, son flow élastique va à merveille aux beats concassés du producteur.

Gros bémol toutefois, le concert est extrêmement court, 40 minutes à tout casser.

Mais contrairement à pas mal de mc's, il va à l'essentiel et ne passe pas son temps à blablater pour rien entre les morceaux, c'est fluide, ça claque, on bouge la tête avec lui.
Les b-boys et b-girls présents sont emballés mais bizarrement personne ne réclame du rab, c'est vrai qu'il est presque minuit mais un ou deux titres en plus n'auraient pas été de trop.

26 avr. 2010

Midlake + Mumford And Sons

Casino Les Palmiers, Hyères, 24 Avril 2010.

Sacrée affiche que celle concoctée par l'association Tandem pour clôturer la cinquième édition de son festival "Faveurs de printemps" qui justifiait bien un tour dans le Var.

Un cadre inhabituel pour les concerts de ce soir : l'auditorium d'un casino luxueux avec à coté hôtel, resto, machines à sous.
Une salle très classe avec places assises idéales pour apprécier les groupes programmés, mais tout de même un point noir, ni clim ni bar à proximité, avec cette chaleur suffocante ça n'aurait pas été de trop.

Vu le peu de renommée de Midlake en France, Cathy (chargée des photos) et moi nous demandions s'il y allait avoir du monde, bonne surprise c'est quasi complet.
On se rend assez vite compte qu'une grande partie du public est composé de touristes anglophones qui connaissaient par cœur les chansons de Mumford And Sons.

Leur album "Sigh No More" ne sort ici que ces jours-ci après avoir été un des succès surprises de l'automne dernier au Royaume Uni.
Ils sont quatre et jouent un folk à l'ancienne, en chantant souvent à l'unisson comme leurs cousins lointains Fleet Foxes.

Un vrai enchantement, tant dans les morceaux calmes que ceux plus enjoués.
On sent un reel enthousiasme, autant chez ces jeunes et érudits musiciens que dans un public déjà ou rapidement acquis à leur cause, et pas seulement quand ils s'essaient au français entre les titres.
Des chansons comme "Little Lion Man" et "The cave" déclenchent une euphorie qui fait plaisir à voir et entendre, avec pas mal d'admiratrices quittant leurs sièges pour aller danser près de la scène.

Un peu à la manière de Belle & Sebastian ils s'échangent souvent d'instruments, le chanteur se mettant parfois à la batterie, puis la laisse au contrebassiste, les guitares et banjo passent d'une main à l'autre.
Ca ne nuit pas un brin à la fluidité de l'ensemble et à leur apparente facilité à trousser des mélodies lumineuses, portées par des vocalises presque polyphoniques.

Un moment assez magique, avec l'agréable l'impression d'assister à l'éclosion d'un groupe déjà familier.
Et c'était un peu plus qu'une première partie puisqu'ils ont dépassé l'heure de concert, et grand bien leur en a fait.

Je serai moins séduit par la tête d'affiche Midlake, dont le récent album m'a moins plu que les précédents.

Sur scène le décalage dans le répertoire est saisissant, on a l'impression que deux groupes différents se succèdent, l'un flamboyant, l'autre assez soporifique.
Une constante néanmoins, ce sont d'excellents musiciens, arrivant assez souvent à retranscrire une musique des plus complexes.
Il faut dire qu'ils sont nombreux à s'y employer, avec pas moins de trois guitares, et plus inhabituel de la flûte traversière.

Leur classique "Roscoe" ne se fera pas trop prier pour réveiller les spectateurs les moins attentifs, le concert ne s'emballant vraiment qu'à ce moment là.
Pour retomber peu après dans une austérité qui finit par en lasser pas mal, sans doute assoupis par le confort des sièges et la torpeur de la salle.

Les autres auront apprécié le souci du détail des musiciens et la mélancolie touchante de leur chanteur.
Malgré quelques beaux moments, je suis assez mitigé, mais ne serait-ce que pour ceux qui les ont précédé, c'était une belle soirée.