28 Juillet 2010, Six Fours Les Plages
Ayant bêtement raté Phoenix lors de leur récent passage sold out au Docks des Suds, l'annonce de cette soirée de rattrapage au Gaou fut une excellente nouvelle, encore plus alléchante avec l'ajout de Metronomy.
Suffisamment motivant en tout cas pour poser un jour de congé exprès et faire passer massivement le mot autour de mes amis véhiculés ou non.
S'il restait des places à vendre le jour même, l'imposante jauge du site (magnifique, on ne le répétera jamais assez) est néanmoins pleine à craquer.
Comme on pouvait s'y attendre avec les têtes d'affiches la moyenne d'age du public est très jeune, et coté fans si on se base sur les t-shirts croisés, beaucoup étaient là pour le groupe de Doherty.
19h30, début des festivités avec le seul groupe qui m'était inconnu au bataillons, les Lillois de Skip The Use.
S'il y avait une touche skip pour zapper certains titres, j'en aurais abondamment usé, leur rock fusion à la Red Hot / FFF ne me parlant pas des masses.
Le succès est néanmoins au rendez vous, leurs riffs graisseux et lignes de basses bondissantes font rapidement monter l'ambiance dans les premiers rangs.
Et on ne pourra pas dire que leur chanteur, improbable croisement entre Tricky et Jessy Matador, fasse de la figuration : c'est une bête de scène qui crie, danse, saute de partout.
Ne leur manque qu'un vrai tube à la "Allez Ola Olé" pour m'embarquer dans leur trip.
Des tubes imparables, Metronomy en a plein son album "Nights out" qui continue deux ans après à s'incruster régulièrement dans mes playlists.
Ce n'est pas tout à fait la formation initiale qui officie ce soir devant une assistance relativement réceptive.
Si Joseph Mount reste toujours maitre à bord avec l'habituel Oscar Cash au clavier et saxo, se sont rajoutés la belle Anna Prior à la batterie, et le non moins élégant Gbenga Adelekan à la basse.
Une formule plus "live" et moins electro, mais qui s'avère toujours aussi bigarrée, difficile parfois de les suivre tant leurs mélodies sont tordues et semblent malléables à l'infini.
Ils ne sont très charismatiques ni des chanteurs exceptionnels mais que d'idées à la minute, quel sens du groove patraque, de la mélancolie poisseuse ET entrainante.
Leur show n'est peut être pas des plus adaptés à une si grande scène mais il est souvent jouissif : ces "Heartbreaker", "Radio Ladio" ou "On dancefloors" entrecoupés d'étranges interludes installent une drôle d'ambiance et pour ma part donné très envie de les revoir dans un cadre plus intimiste.
La suite est logiquement plus convenue, mais on ne va pas bouder son plaisir pour autant, si je n'ai jamais réussi à écouter en entier un album des Babyshambles, je dois à une de leurs fans un de mes plus gros fou rires de ces dernières années.
Gag qui n'aura pas lieu ce soir, non seulement Pete et ses vieux briscards de faire valoir n'ont pas annulé au dernier moment, mais il vont nous les briser pendant une heure pleine.
Le temps d'essayer de comprendre la fascination qu'exerce l'enfant terrible du Rock Anglais.
Sa prestation nonchalante, limite fantomatique, qui ferait passer Higelin pour Jagger, n'est pas si mauvaise que redoutée, juste ennuyeuse.
Ça pourrait être amusant à écouter après un West Ham / Wolverhampton moisi en finissant un fish and chips tiède, ça l'est un peu moins en attendant de pied ferme nos chers Versaillais.
Surtout lors des morceaux laidback même pas sauvés par l'apparition régulière de ballerines drapées aux couleurs de l'Union Jack, seul vraie surprise de leur concert ô combien prévisible.
Ah oui il y a aussi ces intros piquées aux Cure et à Joy Division, au cas on aurait pas compris qu'ils l'aiment d'amour ce rock Britannique au point d'en réciter les riffs cultes dans chacun de leurs morceaux.
Enfin en étant tout à fait honnête quelques singles m'ont fait taper du pied comme attendu, de l'inaugural "Delivery" au toujours très bon "Killamangiro" (le plus Libertines du lot) mais vous lirez probablement des compte rendu beaucoup plus enthousiastes que le mien.
Allez, il fait maintenant nuit et le clou de la soirée arrive enfin, après une sélection frenchy des plus raffinées (Gainsbourg, Birkin, "La ritournelle" de Tellier...).
Car on l'oublierait presque qu'ils sont Français, tant Phoenix cartonne jusqu'aux Etats Unis en faisant triompher une pop décomplexée et terriblement efficace, nous vengeant de décennies de machins impropres à l'export.
Le premier quart d'heure est sans doute la meilleure entame de concert vues depuis la grand époque de feu Supergrass : "Lisztomania" + "Lasso" + "Consolation Prizes" + "Long Distance Call", pas sûr de l'ordre exact mais enchainés d'entrée et sans temps mort c'est tout simplement énorme.
Les titres les plus souples du style "Fences" ou "Girlfriend" passent très bien avant que le complexe "Love like a sunset" déploie patiemment sa mélodie sur fond de visuels à la Kraftwerk, assez bluffant dans le genre.
On les savait maniaques du son en studio, la perfection est également de mise sur scène, c'est puissant mais jamais lourd, groovy mais jamais vulgaire, une leçon de hits calibrés qui nous font danser depuis 10 ans déjà.
En tant que fan absolu des deux premiers disques, je suis évidement un peu déçu de ne pas y entendre, format festival oblige, quelques incontournables à la "Run run run" ou "Too young", mais on aura quand même droit à quelques uns des classiques des débuts.
L'inattendu "Funky Squaredance" en tête, avec son solo si borderline, une version musclée d'"If I ever feel better" (qui reste ma préférée), un "Everything is everything" dans son plus simple appareil.
Au rappel alors qu'on pensait avoir entendu tous les tubes récents, c'est le feu d'artifice "1901" qui se charge de clôturer en beauté ce set qui m'aura paru bien court pour le coup, mais redonné le sourire le temps d'une soirée.
(Photos C_Boo)
7 commentaires:
Comparer "Skip The Use" à Jessy Matador..... Je suis aterré.....
Meilleur concert de la soirée et vraie découverte, oui!
je viens de voir Skip The Use en festival à la fin d'une journée où j'avais entendu Hindi zahra, phoebe Kilder, Féfé et M, et c'était de loin la prestation la plus convaincante de la journée. Je pense que tu étais en mode veille : tu devais être trop obnubilé par la prestation trop attendue de ton groupe fétiche, Phoenix, dont la gentille pop calibrée et proprette va peut-être un jour arriver au niveau de notoriété de la variété ricaine, effectivement.
Par contre la phrase "Et on ne pourra pas dire que leur chanteur, improbable croisement entre Tricky et Jessy Matador, fasse de la figuration : c'est une bête de scène qui crie, danse, saute de partout " est tout simplement raciste, car ce sont les chiens qu'on croise et qui sautent de partout, et le seul point commun entre Matt Bastard et Jessy Matador est la couleur de peau.
Si tu cherches un tube dans leur production, je te propose "Give Me", que tu pourras déguster à souhait sur you tube.
Enfin, j'ose espérer que le "vrai tube à la Allez Ola Olé", c'est du second degré ?
Je ne pense pas que mon commentaire franchisse la barrière de la censure, mais tant pis, j'aurai tenté quelque chose pour réparer une injustice ! Allez, sans rancune, et pour ton plaisir : http://www.youtube.com/watch?v=D_N09LrUlkQ
Pas de censure ici et encore moins de racisme Emile.
La ressemblance au niveau look et gesticulations avec Jessy Matador m'a amusé, leur gros son à la fff et red hots m'a rapidement saoulé, et comme je le précise la plupart ont bien aimé, c'était juste pas ma came.
Sami, le Eric Zemmour de la blogosphère !
Putain,je m'absente un peu plus d'un mois de mon Blog préféré et je le découvre pourri par des commentaires de gros cons????Dites les merdeux, vous vous croyez comme les touristes de la PACA: non content de nous polluer les plages et le paysage, il faut en plus que vous déposiez votre crotte sur les revues de festivals du coin?
Courage Samy, la rentrée approche ;-))
Bruno, le Eric Naulleau de la blogosphère :)
Salut à toi et à très vite.
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