Seul hic, la salle n’était que très moyennement remplie, les trois groupes pour l’instant peu connus jouant le même soir que rien d’autre que Frank Black et Daft Punk, excusez du peu.
N’ayant pu avoir de place pour le concert de ces derniers (qui m’aurait en toute franchise vraiment tenté, ne m’étant pas vraiment remis de leur prestation aux Eurockéennes l’an passé) cette alternative tombait à point nommé, et à vrai dire, ce fut mieux qu’un cadeau de consolation.
Comme beaucoup de groupes insulaires apparus ces derniers temps, ils donnent dans le rock millésimé années 80, avec des lignes de basse post-punk bien raides (un peu façon The Rakes), un chanteur un brin nasillard et un saxo omniprésent style Madness ou Bérus.
Les titres de leurs chansons donnent le ton, de « Boring lifestyles » à « Happy alone », c’est de la frustration et de l’ennui que viennent leurs inspirations.
Ca bouge bien dans l’ensemble mais malgré quelques envolées ici et là, malgré le pantalon moulant et les bottines rouges du leader, il manquait un brin de folie, un petit truc en plus pour convaincre totalement.
Leur album « Modern epicurians » de 2004 flirtait un peu avec le hard fm d’un goût d goût douteux mais on retint sans problème »Skitzo dancer » un tube qui a fait le tour des dancefloor dans sa version remixée par Justice.
Après ce concert tout laisse penser qu’ils opèrent un changement de son dans le bon sens, on y entend plus trop la guitare mais d’avantage un piano entraînant à la Ben Folds Five, avec des titres très funky comme en témoigne leur récent titre envoyé en éclaireur sur les blogs « Perfect love antidote », estival en diable.
Leur chanteur est redoutable, se risquant à des changements de tons et de tempo en retombant presque toujours sur ses pattes, il bouge sans arrêt et joue des Cowbells de manière presque aussi frénétique que les !!!.
Le public est très réceptif et l’ambiance monte d’un cran avec leur fameux single cité plus haut, qui finit dans une orgie instrumental avec des clins d’œil à « Never be alone » et plus inattendu, « You can call me Al ».
Chapeau bas messieurs, c’était excellent de bout en bout.
Sur disque, ils sonnent à la fois new wave et house et c’est merveilleusement mélodique, sur scène c’est encore plus efficace avec une énergie rock qui met K.O. d’entrée.
Le premier morceau fait d’ailleurs un peu peur, mais chez quel combo hardcore ce batteur a-t-il appris à bourriner de la sorte ? Comment le chanteur va-t-il arriver à imposer son filet dans un tel vacarme ?
Peu charismatiques à première vue, le trio arrive très vite à transcender ses imperfections avec ce qu’un observateur avisé aura qualifié d’usine à tubes : de « Road to recovery » à « Shadows », c’est une collections de morceaux hantés (on ne choisit pas de s’appeler ‘vautours de minuit’ par hasard) qui jette un pont dynamité entre les voix d’outre tombe de Bauhaus et les séismes actuels de l’electro-rock saturé que d’aucuns appellent New Rave, une musique spacieuse qui agresse autant qu’elle enchante, et donne irrémédiablement envie de danser jusqu’à épuisement.
Comme pour le groupe précédent, on surveillera les concerts et disques de ce groupe plein de promesses qui ne pouvait mieux clôturer ce plateau définitivement racé.
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