29 sept. 2007

Marsatac 2007 (1/2)

Neuvième édition déjà pour ce qu’il est convenu d’appeler ‘plus grand festival de musiques actuelles’ à Marseille, et comme chaque année une affiche plaisante sur le papier avec son lot de bons et de moins bons moments.
Les principaux bémols à propos le site du J4 ont été sensiblement corrigés : le bar est nettement plus accessible, les stands mieux répartis, les chapiteaux plus accueillants, même s’il y avait semble t-il moins de monde que l’édition 2006, il était beaucoup plus facile de passer d’une scène à l’autre.
On peut déplorer néanmoins qu’à cause de l’annulation de Chromeo les horaires de passage sur la scène Pharo étaient décalés avec une bonne heure d’avance et pas très bien indiqués.
Et aussi, mais là les organisateurs n’y peuvent pas grand-chose, un manque d’ambiance en général, comme si le public était refroidi par le mistral, et peut être désarçonné par la diversité des styles proposés.

Les festivités commencent avec les Australiens d’Architecture In Helsinki dont les disques le cul entre deux chaises laissaient imaginer un concert tout aussi inclassable.
Ils sont six sur scène et chantent souvent en chœur des airs pop parfois un peu abscons mais qui font souvent mouche, c’est un peu de la ‘clap clap’ music, facile et entraînante.
Que ce soit au niveau des sons aux accents punk funk et des voix mixtes (très faux pour le chanteur, un peu moins pour la fille) on pense un peu aux B 52’s même s’ils n’ont pour l’instant pas autant de titres marquants.
Quoique « It’s 5 », « Do the whirlwind » du premier album, ”Heart it races” et « Hold music » du récent semblent dèjà des tubes très efficaces sur scène.

Que dire de The Divine Comedy sinon que tout ce que compte la confrérie indie pop Marseillaise, confidentielle mais au complet, attendait ce concert avec impatience tant ce groupe fait partie des grands noms du genre qui ne passent jamais ici, leur dernier passage remontant à plus de 10 ans !
De la nostalgie pour ceux qui y étaient et de la joie pour ceux, dont votre chroniqueur, qui n’avaient pas encore eu la chance de les voir.
Dès les premières minutes la troupe de Neil Hannon est à l’image de ses albums, une certaine idée de la pop classe à l’Anglaise, avec piano (enfin là ce sont plus des claviers), mini section de cordes, un très grand guitariste et un chanteur crooneur dont la présence et la qualité des compositions ne sont plus à démontrer.
Si la setlist est davantage axée sur le dernier album en date ( « Diva lady », « A lady of a certain age » qu’il dédiera un brin moqueur aux dames de la Cote d’Azur) on aura le plaisir d’entendre quelques uns des grands classiques des 90’s : « National Express », « Generation sex » « Becoming more like Alfie », « Something for the weekend » et un grandiose « Tonight we fly » final.

Changement de style et de génération plus tard avec les jeunes Liverpuldiens de Dead 60’s qui, après avoir sorti un premier disque plaisant, se sont de l’avis général bien planté avec le second, très FM là où le précédent sonnait un peu beaucoup comme les Clash et les Specials.
Concert qui l’air d’avoir plu mais dont il ne se dégageait pas grand-chose, j’ai bien aimé les digréssions dub de leurs plus anciens morceaux ( « Loaded gun », « You’re not the law »), évidement pogoté sur « Riot radio » et souri sur le très Madness « Ghostface killer » mais le reste était globalement sans saveur.

Sur scène Pharo au même moment, ça dansait un peu sur Apparat qui au moment où je suis passé jouait surtout des titres de son amie Ellen Allien, dont la touche glaciale ne collait pas vraiment au contexte à mon goût.

Ne connaissant les Young Gods que de nom, il m’est assez difficile de rentrer dans leur univers, mais les afficionados de rock industriel qui étaient présents sauront mieux apprécier ce concert dont j’aurai surtout retenu que malgré le vacarme il n’y avait pas de guitariste.

Retour sur le plus petit chapiteaux avec les Islandais de Gus Gus qui m’ont agréablement surpris, même s’ils n’ont plus grand-chose à voir avec la formation des débuts.
L’électro-trip-hop qu’ils pratiquaient dans les 90’s s’est muée en une house hédoniste particulièrement efficace à cette heure avancée.
Il y a deux ou trois mecs qui travaillent les beats sur leurs machines et trois blondinettes qui chantent dessus, parfois accompagnées par un drôle de cowboy.
Si ce dernier à la voix aigue fait un peu penser à cette folle de Jake Shears des Scissor Sisters, du coté des filles c’est digne des vocalistes disco et early house façon Inner City.
On est loin de la sophistication et de l’agressivité de tout un pan de la dance actuelle, mais un petit plaisir régressif comme celui-là de temps en temps, c’est bien agréable.

James Ford étant grippé, c’est tout seul que James Shaw vient jouer sous la bannière Simian Mobile Disco, un dj set au lieu d’un live donc, mais que de bonnes sélections pour les clubbers déchaînés, entre bombes acid et remixes des Klaxons et évidement quelques tubes du duo, de « It’s the beat » à l’inusable « Hustler »

Pas pu rester jusqu’au bout mais Para One fait exactement ce qu’attendent les fluo kids et autres danseurs tecktonik toujours en forme, eux : une boucherie, des frappes chirurgicales, appelez ça comme vous voulez, c’était brutal, saturé, rentre dedans, et même parfois mélodique, dans le genre plutôt très bien, si c’était trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.

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