Espace Julien, 14 Novembre 2007.
Heureuse surprise de voir Rufus Wainwright à Marseille, c’est typiquement le genre d’artiste qu’on adore à ne faire que quelques dates en France tous les deux ans, en évitant systématiquement le sud.
D’emblée évacuons le seul bémol de ce mémorable concert, fan inconditionnel de son premier album éponyme (paru en 1998) je fus au final un peu déçu qu’aucun des titres (sublimes et à découvrir) qui me l’ont révélé ne figurait dans la setlist, pas plus que sa chanson la plus évidente, « The one you love », curieusement absente.
Mais piochant dans le répertoire de ses quatre autres disques parus depuis, le Canadien a tout de même interprété la plupart de ses morceaux les plus emblématiques, accompagné par un groupes de six musiciens (piano, guitare, cuivres, flûte, banjo, ils ne manquaient que les cordes de Van Dyke Sparks) de grande classe qui faisaient également les choeurs.
La salle configuration assise est pleine et tout acquise au songwriter qui commence avec le flamboyant « Release the stars » illuminé par une boule à facettes des plus kitch.
Viennent ensuite d’autres titres de l’album le plus récent, « Going to a town » et « Rules and regulations » et aussi le plus ancien « Cigarettes and chocolate milk ».
Le fait d’avoir autant de musiciens sur scène donne une vraie ampleur aux titres parfois surproduits sur disque mais c’est quand il est seul au piano que sa voix impressionne le plus.
A ses débuts je me souviens d’une critique assez juste qui le décrivait comme le chaînon manquant entre Jeff Buckley et Fiona Apple.
Au niveau du chant c’est aussi virtuose que le premier et aussi sophistiqué de la seconde, quelque soit votre sensibilité musicale c’est absolument impossible de ne pas être touché par sa voix avec laquelle il fait ce qu’il veut.
Pour ce qui est des mélodies ça oscille entre folk, pop et musique de cabaret avec des enchaînements bien pensé qui ne laissent à aucun moment la monotonie s’installer.
Très proche avec le public, il s’exprime souvent en français avec un accent délicieux et des blagues sur le temps ou celle, bien vaseuse, où un curé s’offusque devant une prostituée avec un t-shirt « Jésus » qui lui répond « ah mais je croyais que c’était écrite je suce », mouahaha.
Pour sa culotée “Between my legs” il invite une spectatrice qui avait apparemment gagné un concours sur Youtube, on ne comprenait malheureusement pas trop ce qu’elle chantait mais l’idée est originale et bon esprit.
Quelques reprises sont au programme, deux de Judy Garland et la fameuse « Complainte de la Butte » qu’il avait enregistrée pour la B.O. du film « Moulin Rouge ».
Et c’est là que je me rend compte qu’il n’y a pas de photographe pour immortaliser les différentes tenues du monsieur passé maître dans le travestissement : d’abord en costard en paillettes, puis en costume type Tyrolien, en peignoir de bain ( !) et le clou final, déguisé en meneuse de revue alors que les membres de son groupe lâchent leurs instruments pour se lancer dans une improbable chorégraphie à la Broadway alors qu’il finit en collants et talons aiguilles, à la fois décalé, osé et franchement hilarant.
Spectacle luxuriant à la fois ultra visuel mais en même temps intimiste à de nombreux moments ( « I don’t know what it is », « Poses » pour n’en cite que quelques-unes), que ce soit public averti ou curieux toute la salle était unanime pour répondre par la négative à son « Do I disappoint you ? » après ce concert, parmi les meilleurs vus cette année.
3 commentaires:
merci pour ce commentaire bien intéressant
'-)
(trouvé ton blog via soundofviolence)
heyllow, j'etais a ce concert aussi, j'ai quelques photos et videos potables, dont gay messiah & cigarettes+chocolate milk, ou la blague jesus/je suce, j'uploade les vids tres bientot sur youtube, et pour les photos si tu es interressé n'hesite pas a me le faire savoir !
flo
Oui oui ça m'interesse.
Je me ferais un plaisir de mettre un lien ici.
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