Cabaret Aléatoire, 13 Mars 2009.
Elle s'en amusait lors de son récent passage au Paradox, Anything Maria a beaucoup écumé les scènes marseillaises ces derniers temps.
Pour ma part c'est la sixième fois en six mois que je la vois, ce qui constitue un genre de petit record personnel mais je n'avais jusque là que peu écrit sur elle.
Son fan le plus viscéral n'étant pas là ce soir je m'y attèle bien volontiers.
Pas de lassitude à l'horizon, c'est même intéressant de constater l'évolution work in progress de ses chansons, la miss ne faisant jamais vraiment le même concert et sait adapter son set à la salle, un peu plus grande que d'habitude.
Le public est un peu chiche en ce début de soirée mais concentré et séduit.
En plus des titres purement rock comme "Modern lovers"où le vacarme maitrisé impressionne, tout comme les titres plus électro où elle abandonne sa fidèle guitare.
Toujours pas fan du très Peaches "Some girls", bien que ses talents de danseuse en high heels mettent la salle dans sa poche, mais ce dernier morceau où elle répète "Knives are deep cuts", c'est aussi tranchant que du Adult ou du The Knife justement, un hit en puissance.
On attend la suite, un disque par exemple, histoire que le buzz s'amplifie extra muros, on n'en doute pas une seconde.
Alors après cette bonne première partie, la question que tout le monde se pose, es-ce que les Vedettes méritent notre confiance ?
C'est il y a une paire d'années que cette troupe de majorettes Belges s'est faite connaître avec l'inénarrable "Vive Papa" qui était pressenti pour l'Eurovision.
Mais comme en France on ne comprend décidément rien à la pop, ce sont les Fatal Picards qui avaient été choisis pour un flop logique.
On n'était pas étonné de voir Philippe Katerine chapeauter ce drôle de girls band tendance Groland, jusqu'à leur écrire un album qui nous vaut ce passage au Cabaret Aléatoire.
Le spectacle de ce soir se présente sous la forme d'un vieux radio-crochet avec un décor ad hoc et un animateur à la veste pailletée aussi improbable que sa moustache.
Il y aussi deux écrans diffusant des images d'archives et à la manière des groupes de Phil Spector ou plus près de nous des Pipettes, nous avons au fond de la scène de vrais musiciens, et pas des moindres.
Le backing band est en effet composé d'ex-Little Rabbits qui se révèlent comme toujours d'excellents ambianceurs.
Les huit donzelles, d'age et de gabarit très différents, débarquent en fanfare pour une bonne heure de sexe, drogue et rock'n'roll et parviennent assez rapidement à décoincer même les plus blasés.
Il faut dire que tout est très bien pensé, les chorégraphies, les refrains outranciers, avec un sacré goût pour les tenues : d'abord en lycra couleur genre Clodettes à "Midi Première", puis en tenue de majorette rouge et enfin en robes de mariées.
Les paroles qui pourraient facilement donner dans le consternant remportent à chaque fois l'adhésion avec des messages forts : "On crève la dalle !", "J'aime baiser avec toi grand con !", ou le furibard "Je hais les adolescents !".
Et musicalement leurs acolytes de La Secte Humaine s'en donnent à coeur joie pour nous faire danser sur du rock bien pêchu et des ritournelles funky mais pas que.
On a même eu droit à un slow avec le speaker qui s'est ramené avec une boule à facettes et d'autres sketches du même acabit.
Au final, même si l'ambiance aurait pu être encore un peu plus chaleureuse, au delà de la franche rigolade attendue, tout ce petit monde nous a fait passer un excellent moment.
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