24 juil. 2009

Franz Ferdinand + The Ting Tings

Arènes de Nimes, 21 Juillet 2009

Un peu perdu l'habitude d'aller à de gros concerts et qui en plus nécessitent de quitter Marseille, mais une fois n'est pas coutume, étant inconditionnel du groupe en tête d'affiche, je n'ai pas hésité une seconde.

Arrivé trop tard pour The Dodoz (qui sonnaient assez noisy de l'extérieur), la soirée commence les New Yorkais de The Virgins.

Strictement aucun souvenir de la seule écoute de leur album, si ce n'est l'agréable single "Rich girls", ce n'est pas l'épreuve de la scène qui les rendra plus mémorables.

Pas tant pour le coté poseur branleur qui a l'air de plaire aux pré-pubères des premiers rangs, mais d'avantage pour l'absence de mélodies vraiment marquantes, une voix assez quelconque et des emprunts assez lourds aux Strokes et aux Stones, un concentré de vide qui ne décolle jamais.

La suite par contre est une excellente surprise.

Les Ting Tings c'est déjà bien sur disque, leur album "We started nothing" ("On a rien inventé", joli pied de nez qu'on attendrait plus des puceaux précédents) est une mine de tubes frais et dansants qui tient mieux la route que bien des disques dits plus sérieux de l'an dernier.

En concert c'est encore mieux, ils ont beau n'être que deux, ils occupent intelligemment l'espace et adaptent très efficacement leurs morceaux pour une assistance qui aura du mal à rester assise.

Les chanceux dans la fosse apprécient les riffs de guitares funky et les danses frénétiques de la piquante Katie White et ne peuvent que s'incliner devant le tour de force du batteur Jules De Martino qui manie également claviers et sampler.

Des les premiers minutes leur complicité avec le public fait plaisir à voir et à entendre, comme ce petit speech lu par la chanteuse qui annonce avoir un français "merdique" et qu'elle allait nous faire danser comme des "ouf".

Chaque titre a son lot de gimmicks et de refrains accrocheurs, avec une puissance décuplée par rapport au cd.



L'enchaînement "We walk"/"Great DJ" du départ donne bien le ton d'un set festif absolument parfait dans le genre.

L'ambiance est idéalement chauffée pour les Ecossais que je n'avais pas revu depuis début 2005, lors de leur unique et improbable passage à Marseille, à la fac de Luminy et organisé par les suce-roues d'NRJ;

Leur premier concert vu d'eux, aux Eurockéennes de Belfort en 2004 reste un de mes plus forts souvenirs de festival et voir ce très large public me fait d'autant plus regretter que leur tourneur n'ait pas jugé bon de les faire jouer au moins une fois dans le coin.

Bref, joie non dissimulé de danser une bonne heure et demie sur les tubes de leurs trois albums, avec la confirmation que la classe et l'energie des débuts sont intacts.

"Nous sommes les Franz Ferdinand et nous allons vous faire kiffer" annonce goguenard le fringant Alex Kapranos et c'est le pied d'entrée avec le récent "No you girls" enchaîné avec l'incandescent "This fire" et l'énorme "Do you want to".

Ca fait même pas dix minutes qu'ils ont démarré que l'hystérie envahit la fosse et les gradins et, mis à part quelques titres relativement calmes comme "Auf achse" ou "Walk away", le rythme entre classiques et nouveautés est rondement mené.

On peut déplorer l'impasse sur le deuxième disque, j'aurais vraiment aimé pour ma part un petit "I'm your villain" ou "You're the reason why I am leaving" mais c'est vraiment là le seul bémol que j'avancerais.

Les nouveaux titres parfois décriés par les allergiques aux synthés sont aussi remuants que les plus vieux titres, la montée de "Ulysses" ou le groove presque glam de "What she came for" passent vraiment bien en live.

"Turn it on" et "Can't stop feeling" sont autant d'uppercuts qui scotchent dès les premières mesures mais la surprise qui en aura dérouté plus d'un, c'est le final "Lucid dreams".

Déjà alambiqué sur album, il marque une certaine rupture avec le rock immédiat d'un "Take me out" (toujours aussi redoutable au passage), passant de la danse à la transe avec une très longue boucle électro hypnotique que ne renierait pas un Nathan Fake.

Une fin qui interroge sur leur prochaine évolution sonique mais il reste une constante, ce groupe aux débuts fracassants donne toujours autant de plaisir à voir et à entendre, et a même tendance à se bonifier avec le temps.

Aucun commentaire: