Deuxième soir placé sous le signe du hip hop et assimilés, ce vendredi au Docks a eu comme souvent son lot de bonnes surprises contrebalançant les (prévisibles) déceptions.
J'arrive à la fin des sets de Poly Rhytmo et de Molecule, et ne reste pas longtemps devant Raekwon qui comme beaucoup de têtes d'affiche rap ramène un max de public wu-wearisé et indulgent mais livre un début de set sans prise de risques, avec principalement des classiques du Wu Tang circa 93 alors qu'il vient de sortir un album solo plutôt bon.
Pas franchement un problème en soi, on ne se lasse jamais vraiment d'entonner un bon vieux "Can't it be so simple" ou "C.R.E.A.M" les bras levés mais sur scène c'est assez monotone et, plus grave à mon goût, l'absence de balance trop souvent déplorée chez ces poids lourds du son US donne encore une fois un son bâclé où les voix sont saturées et les instrus se devinent plus qu'elle ne font vibrer.
Sans regret, direction la petite scène pour enfin revoir General Elektriks dont le premier passage à Marseille (2004 en première partie de Buck 65) ne m'avait pas plus convaincu que ça mais dont le dernier disque matraqué par Nova regorge de tubes potentiellement redoutables sur scène.
Et effectivement c'est encore mieux en live, même avec l'acoustique et la ventilation discutable de la salle.
Du funk poppisant redoutable et fédérateur joué dans la bonne humeur, avec une énergie communicative et une science du groove qui en a impressionné plus d'un.
Sa reprise de Grandmaster Flash couplée à Gainsbourg, ses propres "Tu m'intrigues", "Raid the radio", "David Lynch Moments" sont autant de séquences frôlant la perfection et redonnent espoir pour la suite de la soirée.
Remplaçant au pied levé les Mighty Underdogs, les Delinquent Habits sont venus bouteille à la main rappeler d'excellents souvenirs aux amateurs de rap old school avec leurs hits aux accents latinos avec samples Mariachis et beats qui claquent, "Tres deliquentes" en tête.
Des flows musclés et une grosse, grosse ambiance, cette fois servie par un son irréprochable.
Toujours sur la grande scène les Beat Torrent cartonnent avec une formule pourtant bien éculée, des mash-up techniquement bien fichus avec des visuels raccords, mais sans atteindre la vulgarité d'un Dj Zebra on est loin des bacchanales plus pointues des 2 Many Dj's ou Hollertronix.
Ici c'est une grosse artillerie des plus prévisibles et racoleuses qui lassent assez vite.
Le set de l'autre coté de Krazy Baldhead était nettement plus stimulant mais pas évident à décrire, il ne se passe rien sur scène, un gars devant son laptop, mais les sonorités entre electro épileptique et hip hop déstructuré nous régalent avant le bouquet final.
Buraka Som Sistema clôturent vers 3h du mat avec un concert épique, physique, presque orgasmique, transgressant largement ce que leur disque inégal pouvait laisser attendre.
Deux rappeurs survoltés, un batteur et un percussionnistes aussi déchaînés que le dj et, après quelques morceaux déjà dantesques, une chanteuse incroyable qui renverrait presque M.I.A à la maison de retraite tant elle déploie une sensualité et une rage irrésistibles.
Leur musique à ce qu'on en a lu c'est du Kuduro, genre hybride qui puise autant dans le baile funk que la soca, l'euro dance ou le hard rock (!), c'est totalement débridé et rend autant maboul les mecs que les nanas, invitées à monter sur scène à se lâcher sur ce que l'on peut dores et déjà considérer comme un des live les plus monstrueux de l'année.
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