31 mai 2008

Camille + Morcheeba


Dock des suds, 30 mai 2008.

Mauvaise surprise en arrivant à peu près à l'heure pour ne pas trop attendre, pas mal de monde ont confondu l'ouverture des portes et le début des concerts, du coup la longue queue sous le soleil avec ces immenses pubs pour l'affreuse radio et le non moins douteux café qui sponsorisaient la soirée n'étaient pas des plus agréables.

Raté la moitié du set de Morcheeba du coup.
Pas très grave vu que ce n'était pas pour eux que je venais mais dommage vu que c'était mieux que prévu.

Eux qui titraient leur superbe premier album "Who can you trust ? (1996) avaient perdu ma confiance depuis 2-3 albums foireux et surtout l'éviction de la chanteuse Skye Edwards à qui les chansons soul vaporeuse allaient comme un gant.

Sa remplaçante (qui parle un français impeccable) est loin d'être aussi troublante mais s'en sort pas si mal, même si on frôle parfois l'imitation.
Plusieurs chansons de l'album "Big calm" (1998) rappellent de bons souvenirs, des planants "The sea" et "Blindfold" au plus relevé "Let me see".

Les anglais finissent avec moult effets de manche (les frêres Godfrey gagneraient franchement à la jouer plus souple quand même) avec le funky "Be yourself" qui s'achève avec un clin d'oeil au "Thank you" de Sly & The Family Stone et des scratches ravageurs, puis avec un "Rome wasn't built in a day" assez quelconque.


Camille relève sensiblement le niveau dès les premières secondes d'un show court mais intense, tout à l'image de celle qui a conquis public et critique avec son deuxième "Le fil" et destabilisé un peu tout le monde (moi y compris) avec le récent "Music Hole".

Ce qui est toujours épatant avec la demoiselle c'est sa faculté à faire le show sans en faire trop (bien que ses tenues affriolantes ne laissent pas de marbre), à s'autoriser les acrobaties vocales les plus folles tout en retombant toujours sur ses pieds, et à mettre à profit les musiciens, dont son pygmalion Majiker et choristes, deux gars, deux filles et puis le beatboxer Sly ex-Saian Supa Crew.

Aucune chanson du premier album, quelques tubes du deuxième et beaucoup de titres du dernier, qui s'apprécient plus sur scène pour laquelle ils semblent avoir été pensés.
Avec à peu près dans l'ordre des "Canards sauvages", "Home is where it hurts", "Kfir", "Waves" euphorisants.

Sa reprise du "Too drunk to fuck" des Dead Kennedys fait toujours son effet, elle semble plus que jamais dire pas besoin de guitares saturées pour être punk.

Quelques moments creux ensuite : pas très convaincu par "Cats and dogs" et ses cris d'animaux grotesque, ni par l'interminable interlude "Janine" qui n'apporte rien si ce n'est d'amuser la galerie.

Par contre toujours aussi conquis par les perles que restent "Pale septembre" et "Au port" même si on aurait aimer que la partie neuneu du public qui applaudit sans arrêt comme dans une émission tv la mette un peu en veilleuse à ces moments-là.

Quand aux singles "Ta douleur" et "Gospel with no lord", puis au rappel "Money note", l'interpretation et l'ambiance générale était aussi bluffante qu'un concert de soul, style qui va le mieux à la miss dont la réputation scènique volcanique ne s'est pas démentie ce soir.

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