25 mai 2009

Madlib + Egon

Cabaret Aleatoire, 24 Mai 2009.

Beaucoup plus que monde que pour Cut Chemist en milieu de semaine, le public hip hop est venu en nombre pour ce plateau "Funk is not dead" alléchant sur le papier mais très loin de convaincre.

C'est le manageur du label Stone Throw Egon qui ouvre la soirée avec une sélection de galettes obscures venant aussi bien d'Afrique que d'Amérique du sud, du funk bien sûr mais également du jazz, beaucoup de percussions, du tout bon pour mettre dans l'ambiance, un peu dans le style de ce qu'avait joué Gilles Peterson à Marsatac l'an dernier.

Il communique beaucoup avec le public, peut être un peu trop à la longue, quasiment une invective entre chaque morceau qui cassent plus le rythme qu'autre chose.

La tête d'affiche de la soirée prend la suite sous l'ovation admirative de ses fans qui l'attendent un peu comme le méssie.

Il faut dire qu'Otis Jackson Jr communément connu sous le nom de Madlib est parmi les producteurs les plus talentueux de la décennie en cours, fort de ses collaborations avec Jaydee, MF Doom ou encore Talib Kweli avec un son reconnaissable entre mille.

Si son génie ne fait plus l'ombre d'un doute sur disque, aux platines ce soir il est un peu l'ombre de lui-même, une amère deception.

Étonnés de le voir utiliser des cd's plutôt que des vinyles, on est rapidement désappointés par sa façon d'enchaîner des morceaux pourtant excellents (ah ce "Can't hold on" de Med).

Très peu de valeur ajoutée, un pitch par ici, un scratch par là, mais surtout aucune fluidité dans les transitions et de nombreux blancs indignes d'un artiste de ce rang.

Si on a malheureusement l'habitude de voir des pointures du micro venir cachetonner en faisant le strict minimum, on ne s'attendait quand même pas à un poussage de disques (parler de mix serait inapproprié) exécuté avec une telle désinvolture pour rester poli.

La salle se vide progressivement sans que jamais l'ambiance ne décolle, les plus fanatiques se contenteront de reconnaître des classiques que n'importe que dj du coin aurait mieux amené.

Le funk n'est certes pas mort ce soir mais un mythe (de studio) s'est indéniablement effondré, un dimanche à vite oublier.

1 commentaire:

GuiGui a dit…

Bien triste d'apprendre la nouvelle.
De notre côté, à Paris, ce fut un énorme succès.
Peut-être vous manquait-il J.Rocc pour pimenter le tout et accompagner Madlib dans ses boucles obscures...