14 Février 2010, Omega Live
Une fois n'est pas coutume direction Toulon pour un des concerts les plus attendus de ce début d'année (ayant pris ma place depuis plusieurs mois, ça non plus ça n'est pas habituel).
Initialement prévue au Théâtre des Variétés, cette affiche proposée par l'équipe du MIDI Festival a finalement lieu au plus grand et plus impersonnel Omega Live.
On peut le regretter car si le plébiscite des XX fait plaisir et n'altère en rien la qualité de leur disque, on aurait vraiment préféré les voir dans une ambiance moins dissipée et branchouille.
Entre deux trois gourdes qui piaillaient derrière moi et d'autres passant la plupart du temps à filmer au téléphone portable (je ne m'y ferai décidément jamais), les conditions n'étaient vraiment pas optimales pour apprécier un concert somme toute réussi.
Quelques mots sur la première partie, These New Puritans, je n'en attendais rien et ne risquait du coup pas d'être déçu.
Le premier album m'avait laissé dubitatif, le second passablement agacé, mais pourquoi pas donner sa chance au produit en live.
Impression identique sur scène, on sent qu'ils ont des idées potentiellement intéressantes, mais maladroitement utilisées du début à la fin, un interminable mélange assez abscons et pompeux de post punk, de new rave baroque et de B.O de films de série Z, avec des gens qui font beaucoup de bruit pour pas grand chose et un chanteur vaguement habité dont on peine à entendre les ânonnements.
Je comprend que leur style puisse fasciner (berner ?) mais rien à faire, de mon coté c'est plutôt un profond ennui qui subsiste.
Bien aimé par contre les sélections r'n'b et rock qui passaient avant et pendant le changement de plateau, hélas peu audibles par moments.
Arrive donc un peu plus tard le quatuor devenu trio Londonien si attendu.
Romy Madley Croft et Oliver Sim, aux guitares et chant, et Jamie Smith aux machines sont des jeunots à qui le succès arrive relativement tôt.
Quelques titres sur myspace et la blogosphère s'enflamme fin 2008, un single puis un album rapidement chouchouté par la critique qui trouve rapidement son public l'année qui suit.
Bien failli passer à coté pour deux raisons, les confondant au départ avec un groupe au nom similaire mais à la musique assez infecte (XX Teens) et me méfiant un peu des récentes baudruches qui ont agité le milieu indé (la liste est vraiment trop longue).
Mais dès les premières écoutes, une évidence s'impose d'emblée, hype ou pas hype ce premier album allait éclipser le flot pourtant énorme de nouveautés de la rentrée, et provoquer remous et frissons devenus trop rares.
On les compare parfois aux Young Marble Giants à raison mais cette cold wave minimaliste teintée d'électronique me rappelle avant tout un premiers album tout aussi renversant, le "England made me" de Black Box Recorder.
Des compositions à priori très simples mais pleine de subtilités, un duo de voix formidablement complices et touchantes, un spleen post adolescent plus confident que déprimant, et une production sobre et efficace qui tranche avec le tapage ambiant des nouveaux venus.
C'est avant tout pour prolonger le plaisir procuré par cette surprise que je me faisais une joie de leur venue dans le sud, les live entendus ici et là ne semblaient pas apporter de réelle valeur ajoutée au lp.
Cela commence par la fameuse "Intro" jouée derrière un rideau en ombres chinoises, puis avec des versions ralenties des déjà languissantes "Crystalised" et "Islands".
L'accueil est des plus chaleureux, si on excepte les boulets précités plus haut.
La connivence entre le groupe (timide mais conscient de son pouvoir de seduction) et son audience toute acquise à sa cause fait même plaisir à sentir.
Comme ce silence religieux qui entoure les beaux "Shelter" et "Stars", et ces mini ovations lorsque retentissent les premières notes de "VCR" et surtout "Night Time", moment fort du concert.
Tout ce qui fait le sel de The XX résumé en quelques minutes, une successions d'accords sybillins soulevés par des beats plus percutants à chaque couplet.
Si on regrette parfois un réglage hasardeux dans les basses, massacrant au passage l'hypnotique "Fantasy", on accueille avec joie les quelques apports scèniques du machiniste à capuche.
Sur "Basic space" et "Heart skipped a beat" notamment, au traitement très dubstep et presque dansant.
Autre bémol, ne pas avoir inclus leur excellente reprise du "Teardrops" de Womack & Womack, pourtant un des classiques de leurs concerts.
La cover du moins connu "Do you mind" le tube funky garage de Kyla est néanmoins épatante, très éloignée du son originel clinquant de l'originale.
Le concert est court, logique, mais après le rappel, petite incompréhension les laissant partir sur le son de leur remix pour Florence & the machine", les lumières éteintes pendant le morceau, on reste un peu sur notre faim en ne les voyant pas revenir.
Aucune bonne ou mauvaise surprise au cours de cette soirée, ceux qui en ont plus entendu parler qu'écouté assidument leur disque auront probablement été déçu mais dans l'ensemble ils ont plu.
On souhaite à ces jeunes gens de gagner en présence scénique et en charisme, conserver la simplicité qui anime leur musique et ne pas trop perdre la tête avec cette longue années de concerts et les honneurs qui les attendent.
2 commentaires:
tout pareil :-)
Grâce à Saint Buckley, la première partie n'a durée que 30 minutes; d'habitude, un gars qui chante faux, je m'en fous (suis fan de Miossec ou Dinosaur Jr quand même..); mais là...Toute façon on l'entendait pas, vu les deux veaux cognant comme des sourds sur leur percus. Néanmoins un morceau s'est détaché, "presque" mélodique: du 1er album?
The XX, un vrai bonheur pour moi aussi! en fait c'était tout l'inverse des New puritans: les 1er cachent leur vacuité derrière du bruit et de la prétention, alors que les 2nd, souvent quasi a cappella, ont le cran de balancer leur voix toute nue(et bon Dieu quelle voix a cette gamine). Mais comme toi déçus de ne pas avoir eu en rappel "teardrops": ça s'imposait je trouve.
Pour finir, 1ère fois que j'allais à l'Omega Live: je crois qu'on a trouvé une acoustique encore plus pourrie que le Dôme de Marseille! Entre les tubes en acier de la ventilation et la grille, les vibrations m'ont gâché les deux morceaux d'ouverture...
En tout cas, vivement la suite!
PS: Juré, le gogol bourré beuglant "Rock&Roll" toutes les 10 minutes, c'était pas moi:-) Et d'accord avec toi: je milite pour imposer 3h d'écoute de Céline Dion à quiconque pourrit notre vision avec appareils photos et portables...Mort aux dindes!
Franchement c'est à décourager d'aller voir des groupes connus cette profusion de téléphones, j'en viens presque à ne pas regretter de rater Phoenix (déjà sold out).
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